C'est alors
que Bernard commence la check-list
de vérification du groupe
moto propulseur :
Bernard a
alors des difficultés pour
garder l'altitude et la
vitesse ; la vitesse n'est
alors plus que de 150 Km/h.
Il continue
donc la check-list de
panne pour solutionner le
problème :
...Aucune
influence sur le régime
moteur.
"Rien n'y
fait..."
Le MCR4S et
son hélice à pas variable
sont maintenant au
"Plein Petit Pas "
, la manette PA
tout devant , la pompe
toujours sur "ON"
et malgré cela le Fuel-flow
n'indique que 24
litres à l'heure
alors qu'à pleine puissance
,au vue de la position
des manettes , il
devrait indiquer 29 litres
à l'heure minimum .
Pour ne pas
décrocher , en fonction de
la puissance restante , à
la vitesse de 150 Km/h ,
Bernard ne peut plus
maintenir le vol en palier ,
il est obligé d'afficher
une assiette de descente .
Il se retrouve donc
forcé de perdre de
l'altitude .
Bernard
envisage alors le déroutement
vers le terrain le plus
proche ; il demande pour
cela à l'Info la
localisation de l'aéroport
le plus proche . Réponse
des contrôleurs :15 Nautiques
au nord d'Odessa .
Le calcul
est vite fait ,à plus de 90
Nautiques d'Odessa le
terrain se trouve donc à
environ 75 Nm de l'avion ,
il faut donc 52 minutes de
vol à 150 km/h ,
mais à 200 pieds par
minute de taux de
chute à l'altitude
actuelle de 3000 pieds
l'avion sera donc au sol
dans 15 minutes .
Conclusion :
Le
Commandant de Bord
essaie néanmoins de
maintenir la vitesse de
finesse maximum pour
poursuivre le vol et se met
à la recherche de champs
" vachables"
mais les herbes sont
hautes , les terres détrempées
par des pluies incessantes
sur toute l'Europe centrale
depuis plusieurs semaines et
le relief sous jacent quasi
invisible. Guère de
possibilités.
L'autoroute
( 2 fois 2 voies avec des
barrières séparant les
sens de circulation) est la
meilleure solution.
A 76 Nm du
VOR ODS , le relief change : l'autoroute
se met à monter avec
un pont au sommet de la côte
. De plus , deux
camions sont
au milieu de
la montée et
grimpent lentement . L'avion
n'est plus qu ' à 700 pieds ,
à vitesse lente , sans réserve
de puissance : passer au dessus des
camions, de la montée et du
pont semble impossible
, aussi le pilote lance
le "
MAYDAY " de
circonstance ( au lieu de 3
réglementairement) . Mais le
contrôleur réagit
immédiatement et enclenche
la procédure.
L'atterrissage
d'urgence est réussi
sans dégâts , ni aux biens
ni aux personne malgré l'étroitesse
de la double voie
,soit 9,50 m entre les
glissières de sécurité
alors que l'envergure du MCR
est de 8,60m avec les
winglets .
L'équipage
, sans autre problème
,pour ne pas bloquer
l'autoroute , que d'être
obliger de rouler avec
la puissance moteur réduite
mais suffisante derrière les
camions les
suit pendant 3 km avant de
dégager à l'aire de repos
la plus proche.
Elle se
situe sur la commune de TROIESKOYE
qui s'appelle ainsi à
cause d'un lieu Saint
signifiant Troïka ( Trinité
,c'est à dire en Ukrainien
: la Pâques
Orthodoxe ) dont c'est
justement le week-end de la
célébration ; les hasards
du calendrier orthodoxe
faisant qu'il est décalé
par rapport à notre W.E
Pascal . L'autre coïncidence
,c'est que Pavel le passager
, embarqué malgré lui dans
cette aventure involontaire est
un chrétien orthodoxe
pratiquant ,qui ne
rate habituellement pas cette
messe ,et ce matin pourtant ,ne
pouvant y assister , en passant
devant l'église,il ne pourra
que faire le signe de croix ,et il
le fera par trois fois .
Il existe une autre
anecdote concernant notre ami Pavel
;à propos d'une expérience
malheureuse en tant que passager .Il
s'agissait d'un vol de la compagnie
Aéroflot qui a été détourné par
des pirates et dont Pavel s'est
retrouvé otage parmi d'autres
passagers.... par chance le dénouement
ne lui fut pas fatal . Mais
c'est aussi une des raisons pour
laquelle Pavel se retrouve sur
l'autoroute à la place de Pierre et
de Bertrand , car à l'écoute de
cette mésaventure et ne voulant
pas laisser Pavel sur une
mauvaise impression de vol ,
lorsqu'il exprima son envie
d'effectuer un vol sur le MCR ,
c'est d'un commun accord avec
Bernard que nous avions décidés de
laisser notre place. Pour le
rassurer , comme il avait quand même
quelques appréhensions ,où
quelques scrupules à prendre notre
place et à nous priver ainsi d'un
vol alors qu'il allait faire une
journée magnifique , nous lui
avions assuré que ça ne nous dérangeait
pas ,vu que nous venions de faire
une quinzaine heures de vol en
quelques jours et qu'il allait se régaler...